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Dix-neuf heures, d’ordinaire, c’est l’heure de la distribution des repas

Mise en ligne : 5 août 2002

Dernière modification : 15 mai 2005

Texte de l'article :

Dimanche 7 juillet.

Dix-neuf heures, d’ordinaire, c’est l’heure de la distribution des repas à la maison centrale de Moulins-Yzeure. Point de matuche à l’horizon et beaucoup de monde sur la coursive. Il y aurait du blocage dans l’aire que cela ne m’étonnerait pas... Ce n’est pas vraiment une surprise en soi. Dans le semaine, une succession de petits évènements, un rapport d’incident par ci, un énervement par là, s’étaient produits, qui souvent sont annonciateurs de ces manifestations. L’un des facteurs déclenchant a été, je crois, le manque de places disponibles au parloir. A la veille du week-end, trois prisonniers au moins se voient refuser pour leur famille l’accès au sacro saint lieu-le problème cependant sera résolu dans le courant du week-end.

Par ailleurs, Moulins-Yzeure, maison centrale à vocation sécuritaire, accueille en son sein une proportion non négligeable de détenus en fin de peine (c’est-à-dire moins de trois ans « sur le papier »), à qui durant tout leur détention on a fait miroiter la possibilité d’un aménagement de peine (conditionnelle, chantier extérieur, permission) ou une affectation pas trop éloignée du domicile de leurs proches. Ici, compte tenu de cette même vocation sécuritaire, le bénéfice de l’aménagement de peine relève du théorique ou du vœux pieux ; la proximité, quant à elle, ne se décrète pas, elle est réelle ou elle n’est pas... et pour les quatre gars en fin de peine présents ce soi là et qui demande leurs transfert, elle n’est pas.

La direction fut demandée, qui arriva en la personne du directeur du centre pénitentiaire (Maison centrale et maison d’arrêt) et du chef de détention. Furent d’abord passées en revue quelques revendications à caractère collectif, notamment celle concernant une augmentation du nombre des jours d’accès au parloir, acquise dans son principe, les modalités restant à définir.

Ensuite, furent évoqués les cas individuels, dont celui de Manu, arrivé de Saint Maur alors qu’on lui avait annoncé un rapprochement dans la région parisienne. Là encore, dans le principe, satisfaction fut obtenue et le transfert dans la région parisienne des quatre copains sus-évoqués fut annoncé pour la semaine en cours.

Après, il ne restait plus qu’à se séparer, et chacun rentra "chez soi" de meilleure humeur qu’il n’en était sorti....

Régis Schleicher