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Conditions d’incarcération

décembre 2009 : conditions d’incarcération à la MAF de Fresnes

Mise en ligne : 15 décembre 2009

Dernière modification : 28 septembre 2010

Texte de l'article :
La Maison d’Arrêt des Femmes (MAF) de FRESNES n’est pas le lieu de détention le plus dur, les femmes incarcérées sont entre 90 et 100, elles peuvent choisir d’être en cellule seule ou à 2 car il y a environ une centaine de cellules, et cela est un sacré avantage. Mais comme à chaque fois, quand on croit qu’il y aura une amélioration, un petit plus dans les conditions de détention, et bien il y a un "couac" à côté.
 
L’administration pénitentiaire vient de leur changer une partie des fenêtres et les télévisions :

  • seules les fenêtres du côté impair ont été remplacées par des double-vitrages, ce qui n’est pas un luxe car en hiver les fenêtres avaient un espace où l’air passait d’au moins 10 cm. Le soir il fallait mettre des serviettes de toilettes afin de ne pas avoir l’air frais sur la tête toute la nuit, surtout que le chauffage n’est qu’un gros tuyau qui passe dans tout l’établissement.
Au rez-de-chaussée il fait chaud, mais au 1er et surtout au 2ème les filles sont obligées de se mettre une couverture sur les épaules lorsqu’elles sont en cellule. Heureusement, ils ne sont pas chiches pour distribuer des couvertures. En plus, impossibilité de condamner les fenêtres, tout au moins il doit y avoir un côté de libre pour le sondage quotidien sur les barreaux !
Alors pourquoi ne pas réaliser des travaux sur tout le bâtiment ? Le côté impair est au Sud, donc le plus urgent était le côté pair, mais il faut savoir que les filles qui travaillent sont du côté impair.

  • on vient de leur changer leur poste de télévision, car à FRESNES, il n’existe que la location, on ne peut pas acheter son poste.
  • A la place de petites télévisions, on leur a mis des télévisions plus grandes, elles sont toutes neuves, mais toutes les télés ont leur écran rayé, donc bonjour pour la netteté de l’image. 
    On peut se demander si l’administration pénitentiaire ne les a pas eues au rabais, si elle n’a pas bénéficié de prix bas auprès d’un fournisseur qui a refourgué les télévisions qu’il ne pouvait pas vendre à cause des rayures « c’est pour des détenues, donc sans importance ». 
    Comme dit l’une de ces femmes incarcérées à Fresnes : « il est vrai que dans notre existence de détenue, il y a plus important que la télé, mais on passe beaucoup de temps devant, et c’est souvent le seul lien qui nous rattache encore à l’extérieur. Simplement que l’administration ne vienne pas nous dire que c’est nous qui les avons rayées ».