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Conclusion

Mise en ligne : 10 août 2002

Dernière modification : 20 août 2003

Texte de l'article :

Dans ce système actuel, passé ou à venir, la société n’aime guère les gens qui sont prêts à défendre leurs idées voir à agir au nom de celles-ci… surtout quand elles concernent un ensemble de faits et de personnes concernant cette dite société. Dès qu’une femme, un homme, un ado lèvent la voix contre ce système, on les traite d’antisociaux, rebelles, etc. et on connaît la réponse à ces accusations ; cela dépend bien entendu du côté auquel on entend appartenir. Le fait est que dans cette société pour faire taire les contestataires, c’est à la prison que la société a recourt afin de gérer de telles circonstances pour la simple raison que ces circonstances ne concernent pas tout le monde mais qu’elles existent bien dans une certaine « couche » sociale. Pour celle ci, pas de détail et surtout pas de concessions ! « Tu as transgressé les règles ? Zou ! Direct en prison ! » et on ne regarde pas, on cherche pas à comprendre qu’elles ont été les causes de la case « départ » ; surtout à l’heure où la population carcérale est devenue l’un des marchés de main d’œuvres des plus rentables pour les requins de l’économie. Autant l’étatisme néo-libéral se développe, autant le flicage systématique augmente et devient routinier… Conclusion ? La justice légifère pour allonger les peines et la société construit des nouveaux camps de la mort.

 »Plus humains » qu’ils disent ces bouffons ! Comment une prison peut elle être humaine ? Ils nous prennent pour des narvalos ! Ils disent ça pour apaiser leur conscience et, à ce qu’ils pensent, n,os esprits : nous, détenu(e)s, nos familles, nos proches. La pression est constante, directe ou indirecte. En ce quoi la prison perd se prétention de réhabilitation sociale pour adopter une définition punitive. Elle épouse une doctrine sensée dompter le nombre croissant d’insoumis, de rebelles sociaux. La prison est un état en elle même dans la mesure où elle est une institution répressive qui œuvre dans le maintient d’une hiérarchie sociale. Dans ce sens mais ça ne regarde que moi et j’espère n’être pas le seul à penser ainsi, nous sommes toutes et tous des prisonniers politiques. Nous sommes dans des taules qui sont gérés par l’administration pénitentiaire ; cette administration par le justice ; cette pseudo justice par l’état et l’état = république. Conclusion ? Nous sommes tous des forçats de la République ! Cette conclusion peut paraître large mais on a tous un point en commun : des barreaux à la fenêtre.

S’il y a de plus en plus de voleurs, braqueurs, trafiquants etc. c’est que l’immense richesse accumulée depuis que le monde est monde se trouve concentrée dans les mêmes poches ; c’est à dire dans celles de ceux qui dirige la « société », ceux qui se sont autoproclamés l’élitisme social ! Pour ne pas ternir son image déjà bien compromise, elle construit des prison « palace » et pour les remplir, elle oblige un nombre croissant de personnes à vivre dans l’exclusion, le chômage, la précarité, la drogue, la solitude, etc. ce qui les pousse à transgresser les règles que la société implique. Il faut rentabiliser ces nouveaux mouroirs… Pour ces derniers, la justice et la pénitentiaire ont décidé de cultiver l’individualisme au plus haut point, à savoir : opprimer encore et encore et neutraliser notre arme : l’alliance des détenus, la force du nombre. Pour cela, l’administration pénitentiaire a de nombreuses façons d’agir : isolement total, camisole chimique, transfert, etc… Certes le travail sur l’individualisme de la part de l’administration pénitentiaire s’est toujours plus ou moins fait ressentir mais plus on va de l’avant, plus l’isolement s’intensifiera du fait que le système pénitentiaire est constamment menacé d’explosion ;d’où la nécessité pour l’administration pénitentiaire de faire taire l’insurrection des détenus qui éclate ça et là, d’empêcher la mobilisation de s’étendre dans d’autres prisons. Même topo à l’extérieur… Dans une situation économique et sociale qui empire de jour en jour, où l’abnégation de l’individu se fait de plus en plus ressentir, le système ne peut survivre qu’en détournant l’attention de ceux et celles qui le font de leur véritable ennemi, c’est à dire le capitalisme sauvage ! Entre ce dernier et les minorités exclues, il y a bel et bien des tensions existantes… face à ces tensions, la société répond par un flicage général ; elle criminalise le moindre fait contestataire et l’expression la plus flagrante de ces réponses est la prison-encore et toujours ! La solution ce problème est un combat de fond ; ce combat demeure politique opposant des forces politiques. La lutte armée n’en reste qu’une composante qui deviendra peut être nécessaire… mais ce ne sont pas les armes qui décideront de l’issue de ce combat car une lutte armée ; si elle n’est pas canalisée, dérive de son objectif.

Force, Détermination, Solidarité

David