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Rapport de la mission santé-justice sur la réduction des risques de transmission du VIH et des hépatites virales en milieu carcéral

Conclusion (Rapport de décembre 2000)

Mise en ligne : 11 juin 2004

Texte de l'article :

Dans le cadre de la mission qui lui était confiée, le groupe de travail s’est efforcé d’adopter une attitude aussi objective que possible. Il a recueilli le maximum de données et a croisé les informations sur les comportements à risques en détention. Les cas de contamination étant apparus probables, la démarche a alors été pragmatique.
La réflexion a davantage porté sur la diminution des risques de transmission des maladies infectieuses lors des comportements à risques que sur la diminution de ces comportements à risques, notamment la consommation de drogues en détention.
D’autres réflexions pourront être menées à ce sujet. Compte tenu de la mission qui lui était confiée, le groupe de travail a estimé qu’il fallait cerner les questions et répondre avant tout dans le domaine des mesures sanitaires. Il s’est interrogé sur l’effectivité, l’accessibilité, l’efficacité et l’acceptabilité de chaque mesure de prévention nouvelle ou déjà prévue par les textes. L’introduction de la nouvelle mesure consistant à assurer l’accès à du matériel stérile d’injection a fait l’objet d’une réflexion spécifique qui a abouti à ne pas recommander pour l’instant l’introduction de cette mesure. Des insuffisances réelles sont apparues dans la mise en oeuvre des mesures déjà existantes. Un défaut de mobilisation voire d’adhésion à la politique de réduction des risques a été mis en évidence. Il peut s’expliquer pour partie par le relâchement général de l’intérêt pour le VIH depuis l’apparition des multithérapies. Mais, d’une façon générale, les éléments de contexte semblent déterminants dans cette faible implication des acteurs.
Il apparaît que les conditions de détention rendent plus difficile toute approche de prévention en détention et que l’objet même de la prison et le sens de la peine diminuent fortement l’acceptabilité des mesures de réduction des risques, dès lors qu’elles entrent en contradiction avec les textes ou, d’une façon générale, les normes de référence.
Le groupe de travail a estimé nécessaire de tenir compte de ces éléments dans son analyse et dans ses propositions. Dans cette perspective, il a été amené à proposer un certain nombre d’améliorations mais également une démarche de fond destinée à faire évoluer les représentations et les mentalités. Il a également souligné la nécessité de poursuivre la recherche de données dans le domaine. Les propositions faites se situent dans la continuité des orientations déjà prises. Elles ne semblent pas poser de problème de faisabilité particulier. Il apparaît désormais nécessaire de les mettre en oeuvre dans le cadre d’une stratégie de mobilisation des différents acteurs.