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Communiqué de Soutien à JULEN ATXURRA - 39è jours de grève de la faim

Mise en ligne : 18 mars 2004

Texte de l'article :

COMMUNIQUE DE SOUTIEN AU PRISONNIER POLITIQUE BASQUE JULEN ATXURRA
EN GRÈVE DE LA FAIM DEPUIS 39 JOURS

Paris, le jeudi 11 mars 2004,

Le comité de solidarité avec le peuple basque partage l’inquiétude d’Etxerat, association des familles de prisonniers politiques basques, qui a dénoncé en conférence de presse, le 5 mars 2004, la situation préoccupante des prisonniers basques dans l’État français, leur isolement et éloignement étant en augmentation constante.

En effet, sur les presque 700 prisonniers politiques basques, 126 sont dans des prisons françaises, 10 à plus de 1000 kilomètres du Pays basque ; 99, entre 700 et 1000 km ; 8 entre 400 et 700 km ; et seulement 9, entre 200 et 400 km. Douze de ces prisonniers sont isolés sans contact avec d’autres prisonniers basques, et dans certains cas, sans aucun contact avec aucun autre détenu.

Un militant du Collectif des prisonniers politiques basques, Julen Atxurra a décidé de mener, depuis le 3 février 2004, une grève de la faim, en protestation contre l’éloignement de sa famille, contre l’isolement et les conditions de sécurité auxquels il est soumis, depuis son transfert de la centrale de Moulins (Allier) à la maison d’arrêt de Rouen. Les droits de visite de sa famille et de ses proches sont limités à 30 minutes et les conversations ne peuvent s’effectuer que par hygiaphone. Selon Askatasuna, association de solidarité avec les prisonniers politiques basques, Julen Atxurra Egurrola, aujourd’hui à son 39ème jour de grève de la faim, a perdu plus de 23 kilos. N’étant plus en mesure de boire de l’eau, la vomissant, son état de santé est de plus en plus critique. Il a refusé toute assistante médicale et a été transféré aujourd’hui à l’hôpital de Fresnes.

Le 34ème jour de grève, une quarantaine d’habitants de la petite ville portuaire basque Lekeitio (État espagnol), membres de la famille et amis de Julen Atxurra, ont manifesté leur soutien devant la maison d’arrêt, au côté de l’Observatoire international des prisons (OIP), et ont remercié le maire UDF de Rouen, Pierre Albertini d’être intervenu auprès du garde des sceaux, Dominique Perben, afin que Julen puisse bénéficier d’une "mesure de rapprochement". D’autres élus ont apporté leur soutien. En effet, la France, garante de la sûreté individuelle, viole ses propres lois, ces dernières stipulant que les prisonniers doivent accomplir leur peine près de leur domicile. Inhumaine, créant des souffrances psychologiques fortes, cette politique de répression envers le mouvement basque et ses militants emprisonnés est dénoncée chaque année par la plupart des partis politiques et associations des droits de l’homme jusqu’au Parlement européen.

Le comité de solidarité avec le peuple basque dénonce les conditions de détention vécues par Julen Atxurra et demande que l’Etat français applique le droit à l’ensemble des prisonniers politiques basques. A ce stade de la grève de la faim, Julen Atxurra ne s’en sortira pas indemne. Nous tenons pour responsable le gouvernement de toutes les séquelles consécutives et de toute issue dramatique qui pourraient survenir.

Pour le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques au Pays basque. Pour le respect de leurs droits.

Comité de solidarité avec le peuple basque
21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris