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> Edito

Campagne pour le droit à la dignité des détenus

Mise en ligne : 10 novembre 2009

Dernière modification : 10 novembre 2009

Texte de l'article :

En 2009, au mépris des règles pénitentiaires européennes, la France persiste à bafouer la dignité de plus de 60000 détenus en niant quotidiennement leur droit à l’intimité.

Il est urgent d’avoir une véritable politique de maintien des liens conjugaux, respectant l’intimité et la dignité de chacun des prisonniers et de leurs partenaires.

Pour que la prison respecte ses ambitions de réinsertion, nous réclamons, qu’elle se limite, comme le droit l’indique, à une privation de liberté d’aller et venir.

Dans l’exercice de sa mission de service public, l’administration pénitentiaire est tenue de favoriser la réinsertion sociale du détenu.

C’est en outre l’engagement formel pris par Nicolas Sarkozy à l’occasion des Etats généraux de la condition pénitentiaire en 2007 : « Je me suis clairement engagé à ce que la dignité de la condition carcérale soit une priorité de notre action. Etre condamné à une peine de prison, ce n’est pas être condamné à être maltraité par d’autres détenus, à ne plus avoir de contacts avec sa famille, à vivre dans une cellule surpeuplée, à se sentir acculé au suicide (…). Le principe de l’encellulement individuel pour toute personne qui le souhaite, dans des conditions respectueuses de l’intimité, doit être garanti. Le maintien des liens familiaux, par la création d’unités de visites familiales dans toutes les prisons, la réinsertion (…) doivent faire l’objet de toutes nos attentions. »

Or, sur les 190 établissements en France, seuls 7 bénéficient de structures à l’abri des regards permettant aux détenus d’entretenir des contacts affectifs avec leurs partenaires. Quel sort réserve-t-on aux détenus des 183 établissements restants ? Les relations sexuelles volées au regard des surveillants dans les parloirs collectifs. Le gavage quotidien de pornographie. Les viols et la prostitution teintés de violences homophobes.

Alors que la loi pénitentiaire vient d’être adoptée en passant outre la révolution copernicienne qui s’imposait et qu’une nouvelle loi est envisagée sur la récidive, il est temps de mettre la question de la dignité des détenus à l’agenda politique et médiatique.

Signez et faites signer la pétition en ligne pour le droit à l’intimité des détenus et engagez-vous auprès des associations mobilisées pour que les droits de l’Homme ne s’arrêtent pas aux portes de nos prisons.

Source : http://www.raidh.org/-Campagne-pour-le-droit-a-la-.html

Pétition : Pour un droit à l’intimité en prison

 NOUS, conjoints de détenus, responsables associatifs et politiques, défenseurs des droits de l’Homme, citoyens, réclamons par cette pétition - ainsi que par une lettre adressée conjointement au Président de la République - que soit prise en compte la dimension affective et sexuelle de toutes les personnes détenues en France, prévenues ou condamnées, quel que soit l’établissement pénitentiaire et la durée de la peine. Pour que la prison respecte ses ambitions de réinsertion, nous réclamons, qu’elle se limite, comme le droit l’indique, à une privation de liberté d’aller et venir.

Nous reconnaissons tous que la possibilité d’avoir une sexualité participe de l’équilibre de chacun. Or, au mépris des règles pénitentiaires européennes (la règle 24-4 souligne l’importance des visites dont les modalités doivent « permettre aux détenus de maintenir et de développer des relations familiales de façon aussi normale que possible ») la France persiste à bafouer les droits de plus de 60000 détenus en niant quotidiennement leur droit à l’intimité. La privation de sexualité est appréhendée comme une double peine par les détenus : la privation de liberté ne devant pas nécessairement entraîner l’absence de tout contact humain. Doit-on s’étonner du nombre exponentiel de suicides dans nos prisons ?

Dans l’exercice de sa mission de service public, l’administration pénitentiaire est tenue de favoriser la réinsertion sociale du détenu.

C’est en outre l’engagement formel pris par Nicolas Sarkozy à l’occasion des Etats généraux de la condition pénitentiaire en 2007 : « Je me suis clairement engagé à ce que la dignité de la condition carcérale soit une priorité de notre action. Etre condamné à une peine de prison, ce n’est pas être condamné à être maltraité par d’autres détenus, à ne plus avoir de contacts avec sa famille, à vivre dans une cellule surpeuplée, à se sentir acculé au suicide (…). Le principe de l’encellulement individuel pour toute personne qui le souhaite, dans des conditions respectueuses de l’intimité, doit être garanti. Le maintien des liens familiaux, par la création d’unités de visites familiales dans toutes les prisons, la réinsertion (…) doivent faire l’objet de toutes nos attentions. »

Or, sur les 190 établissements en France, seuls 7 bénéficient de structures à l’abri des regards permettant aux détenus d’entretenir des contacts affectifs avec leurs partenaires. Quel sort réserve-t-on aux détenus des 183 établissements restants ? Les relations sexuelles volées au regard des surveillants dans les parloirs collectifs. Le gavage quotidien de pornographie. Les viols et la prostitution teintés de violences homophobes.

Une suite ininterrompue d’humiliations, donc.

Maintenir des liens affectifs en respectant l’intimité de chacun contribue à pacifier les relations au sein des établissements pénitentiaires, notamment entre détenus, et à envisager la libération et la réinsertion avec optimisme. Consacrer juridiquement un droit à l’intiimité en prison constitue une étape urgente dans l’amélioration des conditions de détention.

Signature en ligne : http://www.raidh.org/spip.php?page=petition&id_rubrique=57

Contact Presse de Raidh.org
Arnaud Gaillard
06 07 15 83 55