15410 articles - 12266 brèves

Brossat Alain - Pour en finir avec la prison

Mise en ligne : 19 juin 2002

Dernière modification : 2 décembre 2003

Edition La Fabrique, Paris, 2001

Texte de l'article :

Alain Brossat, qui enseigne la philosophie à l’université de Paris 8, est « abolitionniste » et démontre d’une manière quelque peu provocatrice à l’aide de formules vigoureuses, « qu’il ne peut y avoir de bonne prison ».

L’auteur rappelle que la prison est aujourd’hui critiquée d’un point de vue humanitaire, surtout après la publication du livre du docteur Vasseur, mais il raille ces mouvements d’indignation « qui allient l’intensité affective à l’éphémère » et il reste très sceptique sur les timides aménagements qui ont suivi cette vague médiatique.

C’est le système tout entier qui est, par nature en quelque sorte et irrémédiablement totalitaire. Son but est toujours de transformer la souffrance en expiation, de réduire des personnes à leur corps. Le « droit souverain », le pouvoir de mort existe toujours mais sous des formes plus invisibles et fonctionnarisées.

Il s’interroge également sur l’abolition de la peine de mort. Si le bourreau travaille dans l’intensité, dit-il, la prison substitue la durée à l’intensité et il cite ironiquement la phrase de Benjamin Constant : « J’aime mieux quelques bourreaux que quelques geôliers ».

Dans ces excès mêmes, le ton est séduisant et décapant. Quant aux alternatives à la prison, l’auteur ne se prononce pas. Ce n’est pas son propos, reconnaît-il. A d’autres le soin d’y réfléchir !
Cl. Ch.
Alain Brossat. La Fabrique Editions, Paris 2001

Source : Jéricho Bulletin de l’Association Nationale des Visiteurs de Prison Mai 2002