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AVEYRON - Macabre découverte

Mise en ligne : 30 octobre 2002

Dernière modification : 8 novembre 2004

Texte de l'article :

Un prisonnier retrouvé mort

Un homme, placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Rodez depuis le mois de septembre, a été découvert mort dans son lit, hier, à 9 heures, par un de ses co-détenus. Pourtant, à 7 heures, à l’occasion du contrôle matinal quotidien effectué par les gardiens de l’établissement pénitentiaire, aucun problème n’a été signalé.

Que s’est-il donc passé durant ce laps de temps de deux heures ? Une question que beaucoup se posent dans l’enceinte du bâtiment de la rue François-Mazenq et à laquelle vont devoir tenter de répondre les policiers ruthénois chargés de l’enquête.

Selon certaines informations, le prisonnier, âgé de 23 ans, prévenu dans le cadre d’une affaire de mœurs, aurait demandé à l’un de ses compagnons de cellule, après le passage des surveillants, d’être réveillé à 9 heures. A l’horaire prévu, le second prisonnier s’est exécuté mais a alerté les gardiens lorsqu’il s’est aperçu que l’homme ne réagissait pas. Immédiatement, les secours se sont organisés et, pendant plusieurs minutes, ont tenté de ranimer la victime. Hélas ! sans succès.

Il semblerait également que des traces de vomissements aient été remarquées sur l’oreiller du détenu décédé. S’est-il étouffé ou existe-t-il d’autres causes à sa mort ? C’est, désormais, aux médecins légistes chargés de réaliser l’autopsie d’apporter des éclaircissements.

LA THESE DU SUICIDE PRIVILEGIEE
Pour l’heure, même si aucune autre piste n’est écartée, les enquêteurs privilégieraient la thèse du suicide. Le détenu aurait, en effet, transmis une lettre à un membre de sa famille. Par ailleurs, selon les premières constatations des forces de l’ordre qui ont déjà procédé à quelques auditions ce dimanche notamment celles des gardiens et des prisonniers qui ont fait la macabre découverte , le corps ne porterait pas de traces de coups.

Cette hypothèse reste cependant à confirmer avec certitude, d’autant que personne ne comprend pourquoi le détenu en serait arrivé à une telle extrémité. Il n’était, en effet, pas connu pour avoir des pulsions suicidaires, il n’avait jamais posé de problème au sein de la maison d’arrêt ruthénoise et il avait même travaillé en cuisine pendant quelques semaines.

Cet événement, qui constitue un véritable phénomène de société les suicides de détenus, s’ils ne sont pas monnaie courante, sont assez nombreux dans les prisons françaises ne s’était, semble-t-il, jamais produit dans l’enceinte de l’établissement pénitentiaire aveyronnais. Toutefois, à la fin de cet été, un prisonnier avait tenté de mettre fin à ses jours par pendaison pendant la nuit. Son geste avait été heureusement interrompu grâce à une ronde des gardiens et ses co-détenus.

Denis SLAGMULDER