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Accueil des familles

Mise en ligne : 3 décembre 2003

Dernière modification : 16 octobre 2005

Texte de l'article :

Une maison d’accueil pour les familles des détenus
L’association Accueil, information, rencontre et entraide (AIRE)

Parloirs à la Maison d’Arrêt de Niort 
- les lundis, mercredis et vendredis
- de 13 h 30 à 18 h 15
- visites de trois quarts d’heure

Avant d’aller voir un détenu, sa famille peut se rendre dans une maison d’accueil, juste en face de la prison. On y boit un café, assis au chaud. Les familles, qui viennent parfois de très loin, peuvent discuter avec les autres ou avec les bénévoles. Cela contribue à un meilleur déroulement des séances de parloir.

Au début d’une incarcération, les familles sont complètement déboussolées. Lorsqu’elles viennent ici, on leur explique comment ça se passe. Ici, c’est à la maison d’accueil des familles de détenus. Elle se trouve au 18, rue du Sanitat, juste en face de la maison d’arrêt de Niort. Madeleine Delaunay et Émile Vergnau y sont tous deux bénévoles.

L’intérieur est relativement grand et chaleureux. Sur les murs beige-rose, des dessins et des poèmes dont certains ont été réalisés par les personnes incarcérées. Il y a deux pièces principales avec des chaises, deux fauteuils, une table basse et un bureau. Dans la petite cuisine, on peut faire du café, se servir un sirop à l’eau. « La gazinière sert surtout pour réchauffer les biberons », sourit Madeleine Delaunay. Un petit lavabo dans les WC permet « de faire un brin de toilette » et dans la salle réservée aux enfants, il y a des livres et des jeux. Ceux qui le veulent peuvent fumer à l’intérieur, « on ne peut pas leur interdire, et puis il y a une aération ».

“ Ceux qui n’ont jamais côtoyé le phénomène prison sont très anxieux ”

Cet endroit accueille donc ceux qui ont un membre de leur famille incarcéré juste en face, les jours de parloir [1]. Vingt-cinq bénévoles se relaient pour les permanences qu’ils tiennent deux par deux, « pour pouvoir écouter et répondre aux besoins des gens ». Dans une journée, trente à quarante personnes passent se détendre avant d’aller voir les détenus. « Cet endroit aide à créer de meilleures conditions pour le déroulement du parloir. C’est une contribution au maintien des liens familiaux », explique Madeleine Delaunay qui est aussi la présidente de l’association qui gère la maison d’accueil [2].

Des liens se créent

« La première fois, les personnes ont peur. Ceux qui n’ont jamais côtoyé le phénomène prison sont terriblement anxieux. Il y a parfois des pères qui refusent d’aller voir leur fils, qui ne pardonnent pas. Il arrive que des gens s’énervent, mais c’est rarissime. On peut les calmer mais on n’est ni des assistantes sociales, ni des professeurs de morale », racontent les deux bénévoles.

Les visiteurs viennent de partout en France, et parfois même de l’étranger. Avant la création de la maison d’accueil, en 1986, il n’y avait rien. « Les gens attendaient dehors, quel que soit le temps. Dans l’année qui a suivi la mise en place de la maison, le directeur de la prison nous a dit que les séances de parloir se passaient beaucoup mieux. » Madeleine Delaunay et Émile Vergnau se félicitent aussi des excellentes relations entre la maison d’accueil et la prison.

« Ceux qui viennent ici sont très reconnaissants. Certains apportent des gâteaux ou du café, d’autres nous écrivent après pour nous remercier. Des liens se créent. Pour une fois, on est absolument sûrs qu’on apporte une aide. »

Notes:

[1Il y a cinq séances de trois quarts d’heure les lundis, mercredis et vendredis, de 13 h 30 à 18 h 15

[2L’association Accueil, information, rencontre et entraide (AIRE) gère la maison. AIRE est un collectif de trois associations : le Cri, le Secours catholique et l’association des visiteurs de prison