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> Edito

"A Oihane" de Nathalie Ménigon

Mise en ligne : 4 septembre 2004

Dernière modification : 4 septembre 2004

Texte de l'article :

A Oihane

Oihane, camarade hier meconnue,
je ressens ta vie, ton nom couler
dans mes veines et faire battre mon coeur,
de tes nobles sentiments de femme et de militante.
Oh ! Fille du vent.
Tu m’emportes avec toi
sur les rouleaux de la mer
par dessus les nuages
d’ici et de la-bas...
tu m’emportes avec
ta determination
en amie et en camarade
Maite zaitut, Petite soeur,
une soeur que j’aurais
tant desire avoir.
Oihane, chercheuse d’etoiles,
de montagnes et de
plaines liberees.
Maite zaitut camarade,
et en toi, ta force
et ta generosite.
Maite zaitut
Oh toi, partie sans mot dire, a la voile vers cet immense
espace
independante, tu restes avec nous, vivante,
car tu ouvres l’horizon de la liberte pour ton peuple
et de son independance enfin reconquise.
Sa liberte desormais acquise !
Camarade en rouge vert et blanc
je te salue humblement
je le vois clairement
petite flamme
dans les yeux de tes camarades et de ton peuple.
Chant immortel dans les paroles
de ton peuple en lutte.
Petite soeur, camarade,
tu m’as conquise.
A tes cotes je marche,
assuree par ta main
qui fermement me tient
sur le chemin revolutionnaire
d’Euzkadi Ta Askatasuna
Jo Ta Ke
Euskal Presoak Askatu Orain
Su Ta Gar
Maite zaitut

Nathalie Menigon,
prisonniere revolutionnaire d’Action Directe

(publie dans Ekaitza, n° 937, 26 août 2004 ; http://ekaitza.free.fr)
Version accentuee sur http://nlpf.samizdat.net et sur le site d’Ekaitza

Voir aussi les témoignages sur les situations de Nathalie, et de Oihane

Note de NLPF : Oihane Errazkin, militante basque, avait 31 ans. Elle a ete retrouvee pendue le 8 juillet dernier dans sa cellule de la prison de Fleury-Merogis. Arretee depuis le 23 septembre 2001, elle se trouvait toujours, trois ans plus tard, en preventive. Elle avait denonce a plusieurs reprises les dures conditions de detention, l’isolement et le "regime militaire" auquel elle etait soumise, comme ses camarades.
Evoquant Oihane Errazkin a laquelle il a dedie ses premiers instants de liberte, le militant breton Alain Sole, libere le 6 août dernier, declarait : "Il faut que l’on sache qu’en prison, vous n’avez pas acces aux soins. Il n’y a pas de suivi reel et il y a un manque de coordination entre l’administration penitentiaire et les services de sante. Si vous avez mal aux dents, il faut attendre deux mois avant d’avoir un rendez-vous. Je suis sûr qu’Oihane Errazkin, qui s’est suicidee le 8 juillet a Fleury-Merogis, a mis fin a ses jours parce qu’elle etait malade et n’avait pas acces aux soins. Elle n’en pouvait plus." (L’Humanite, 9.08.04)