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(2009) Un détenu retrouvé pendu. L’homme avait été écroué le jour même

Mise en ligne : 19 juin 2009

Texte de l'article :

Un détenu retrouvé pendu. L’homme avait été écroué le jour même

Un homme de 35 ans est mort samedi.Il venait d’être incarcéré à la maison d’arrêt de Nantes.

Nantes
C’est l’équipe de nuit qui a découvert la scène : " Le détenu était pendu avec ses draps à la potence de télévision. Quand les surveillants l’ont décroché, il était encore en vie..." explique un agent de la pénitentiaire. Il était 19h,à la maison d’arrêt de Nantes. Quatre heures plus tard, au CHU,cet homme de 35 ans perdait la vie.
Il avait été incarcéré l’après-midi même. C’était samedi dernier. Mais l’administration confrontée à une vague de suicide dans les prisons françaises, s’étai gardée de l’ébruiter. La direction, contactée, a d’ailleurs reçu l’ordre de "ne pas communiquer". Ce matin donc, après avoir nié les faits pendant sa garde à vue, l’homme avait été placé en détention provisoire dans le cadre d’une affaire de viol. C’était son premier contact avec la prison.
A son arrivée, il aété fouillé, comme le veut le règlement. Une heure plus tard, il intégrait une cellule, dans le quartier nouveaux arrivants. Un lieu où les détenus se retrouvent seuls dans leur cellule, alors qu’ailleurs ils s’entassent. "Au vu de ce qui lui était reproché, on a sans doute voulu le protéger des autres détenus, qui ne sont jamais tendres avec les "pointeurs", imagine un connaisseur. Seulemnt l’homme n’a vu ni officier, ni psychiatre, ni travailleur social. "C’est comme ça les week-ends", regrette un agent. "On est en effectifs réduits. Il n’est pas toujours facile de prendre du recul... "
Pour règler le problème des suicides en prison, Rachida Dati avait demandé des rondes plus régulières, "mais sans donner de moyens supplémentaires",souligne un agent. Samedi, "il était difficile de faire mieux, à moins de mettre quelqu’un derrière la porte en permanence", confie-t-on. Le dernier passage avait été effectué à 18h15. La mort a provoqué un "grand choc" au sein de la maison d’arrêt de Nantes, qui restait jusqu’alors épargnée.

Anne-Hélène Dorison
(avec Yan Gauchard)

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