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(2008-05) UGSP-CGT Ya Basta !

Mise en ligne : 28 mai 2008

Texte de l'article :

Hier, lundi, au 28ème jour du conflit, des centaines de travailleurs sociaux ont manifesté leur colère aux quatre coins du territoire tandis que les autres continuaient à se battre, au cœur des services, pour accéder à la reconnaissance qu’ils méritent.
 
 ? A Paris, 200 manifestants étaient devant la DAP pour un rassemblement festif, unitaire et revendicatif. Les travailleurs sociaux en lutte ont bloqué la circulation. Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du DAP, et lui a fait part de la détermination des terrains ! Un article est paru dans l’humanité, et la manif a entre autre occasionné des retours de l’AFP et du Parisien. L’après-midi, l’assemblée générale a voté la reconduction du mouvement.

 ? A Marseille, une soixantaine de camarades étaient présents devant la DI pour manifester leur mécontentement. Une délégation a été reçue par le DISP. Le rassemblement a fait l’objet d’un reportage dans France 3 régional, et d’un article dans La Marseillaise.

 ? A Besançon, une collègue a été interviewée sur le plateau du 19/20 pour expliquer les raisons de notre mobilisation.

 ? Sur la DR de Bordeaux une délégation a été reçue par le député de Libourne et a transmis les revendications des travailleurs sociaux.

 ? A Strasbourg, une vingtaine de camarades se sont rassemblés devant la Direction Interrégionale pour un Barbecue-manif, avec la présence des médias.

 ? A Lyon, une manifestation devant la Maison d’Arrêt a réuni une cinquantaine de collègues. Le rassemblement a été couvert par les médias (passages télé et presse). Des tracts ont été distribués au TGI de Grenoble. D’autres SPIP de la DI ont organisé des « journées mortes ».

 ? A Nantes, une cinquantaine de collègues étaient devant la Maison d’Arrêt, déguisés en loqueteux, pour une manifestation avec distribution de tracts et lâché de ballons (avec notamment le slogan "du pognon pour l’insertion"). La manif a été relayée par le journal de France 3 régional, les radios locales et la presse.

De multiples actions locales ont accompagné ces actions régionales.

Parallèlement, dans la « Lettre des cadres », Monsieur d’Harcourt, Directeur de l’Administration pénitentiaire annonçait aux cadres pénitentiaires la création d’une « Mission d’analyse et de propositions sur la situation des SPIP », au motif que ces services « connaissent un malaise profond et multiple » et que « La réponse que la Direction de l’administration pénitentiaire lui a apporté, en proposant une réforme statutaire, n’a pas été jugée pertinente. » Que Monsieur d’Harcourt sache que nous partageons cette analyse !!!

Cette mission a été confiée par le Garde des Sceaux à Charlotte Trabut, magistrat, inspecteur des services judiciaires.
Ses « premières analyses » devraient être connues avant l’été !!! Mais de qui se moque-t-on ?!?

Pour mémoire, nombres de constats accablants ont déjà été recensés dans différents rapports :
• 2003 : Rapport Warsmann 1.
• 2005 : Rapport Warsmann 2.
• 2006 : Rapport de la Cour des Comptes.
• 2006 : Rapport de l’Inspection Générale des Services Judiciaires : jamais rendu publique, refusé à la CNCDH, diffusé aux organisations syndicales après « expertise » de la DAP.
• 2007 : Enquête sociologique sur l’identité professionnelle des travailleurs sociaux pénitentiaires, dirigée par Dominique Lhuillier, Université de Rouen : jamais rendue public et jamais communiquée aux organisations syndicales malgré de nombreuses sollicitations de la CGT et autant de promesses de l’administration...

Pour compléter ces éléments, nous invitons l’administration à se pencher sur nos différents écrits syndicaux, nos déclarations liminaires en CAP ou en CTPSE et à se remémorer nos propos !!!

Comment ne pas comprendre que des professionnels de l’accompagnement social, qui placent le suivi individuel au cœur de leur pratique professionnelle, ne se reconnaissent plus dans un métier où l’entretien individuel est méprisé car non quantifiable par l’administration qui préfère que ses personnels passent leur temps à saisir des statistiques dans des bases de données informatiques ?

Comment ne pas comprendre la colère de professionnels méprisés, année après année, par une administration qui a comme seule préoccupation la prévention des évasions et des incidents en détention ?

Comment ne pas comprendre l’écœurement de personnels exclus de toute forme de reconnaissance statutaire et indemnitaire depuis trop longtemps alors que dans le même temps leurs missions se sont développées de manière exponentielle entre 1999 et 2007 ?

Comment ne pas comprendre que le mépris adressé aux travailleurs sociaux, consacré par le pseudo-projet de réforme statutaire présenté cette année, n’est plus acceptable ?

La liste est longue... Aussi, même si nous sommes prêts à considérer la nomination de Madame Trabut, comme une forme de reconnaissance de l’ampleur de la mobilisation actuelle, nous n’accepterons pas de conditionner l’aboutissement de nos revendications aux résultats de cette mission.

L’Administration doit prendre ses responsabilités et apporter des réponses rapides aux personnels en lutte. La plate-forme revendicative est connue, des signes forts sont attendus dès demain afin que le divorce entre l’administration et ses personnels ne soient pas totalement consommés.

Montreuil le 27 mai 2008.