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(2007) Communiqué de l’AG de l’EPM de Lavaur

Mise en ligne : 13 juin 2007

Texte de l'article :

Communiqué de l’assemblée générale des personnels PJJ de l’EPM de Lavaur

Nous, les personnels Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) de l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur sommes en ce jour d’ouverture officielle, en grève. Nous déplorons cette situation qui va en l’encontre de notre volonté d’implication dans un projet novateur en direction des mineurs incarcérés. Pour autant ce mouvement a pour but d’alerter notre Administration, la PJJ, sur des points cruciaux que nous tentons de faire valoir depuis maintenant plusieurs mois.

Les aspects pécuniaire et de pénibilité du travail sont connus depuis longtemps :

 ? les éducateurs d’EPM ont des contraintes de travail identiques voire supérieures aux autres structures de la PJJ : 1 week-end sur 3 voire 1 sur 2 ; horaires décalés 365 jours de l’année fériés compris ; prise en charge de type « hébergement » en continu en milieu carcéral ; aspect anxiogène reconnu de l’enfermement où la violence est décuplée... Ce qui suscite l’incompréhension des personnels quant à la reconnaissance effective de leurs missions ;

 ? Certains collègues venant d’autres structures, enregistrent une perte sèche de salaire de pratiquement 300 euros par mois, sans que cette donnée soit suffisamment explicite pour éclairer leur décision de mutation ;

La formation suivie par l’ensemble des personnels préalablement à l’ouverture de l’EPM a finalement confirmé certaines de nos craintes quant à la sécurité des personnels :

 ? les éducateurs PJJ sont impliqués dans des missions de sécurité qui à l’origine ne nous étaient pas dévolues ;

 ? Pas d’Alarme Portative Individuelle pour signaler tout incident grave comme cela est normalement prévu !

 ? Pas d’alarme « coup de poing » dans les ateliers cuisine, bâtiment et horticulture où la présence d’un surveillant n’est pas prévue !

 ? Questionnement quant à l’efficacité d’une intervention en urgence au regard du nombre insuffisant de surveillants.

Cette situation n’est pas sans nous questionner sur notre identité professionnelle et notre savoir faire que nous souhaitons plus que jamais faire valoir auprès des mineurs incarcérés.

Les moyens engagés sur les projets EPM ont été considérables et la volonté politique a été forte afin que la qualité des prises en charges proposée aux mineurs détenus soit au rendez-vous. Mais là encore, beaucoup de questions en suspend alors que nous sommes à un moment crucial :

 ? Ouverture avant l’été qui implique l’absence de l’Education Nationale durant la période estivale ;

 ? Absence à ce jour du psychiatre ;

 ? La psychologue de la PJJ n’a pas de bureau pour procéder à l’évaluation des mineurs incarcérés ;

Enfin, dernier aspect à souligner mais pas des moindres, des personnels en contrat précaire ont été recrutés pour palier au manque d’effectif. Mais aucune garantie ne leur a été donnée quant à un avenir professionnel digne de ce nom.

Néanmoins, nous réaffirmons notre volonté de mener à bien la mission ambitieuse de faire du temps d’incarcération de ces mineurs détenus, un temps de réinsertion profitable afin de prévenir efficacement la récidive. Si la volonté politique a été de mettre en conformité la réalité de l’incarcération des mineurs avec les recommandations européennes, nos revendications n’ont alors pas d’autres objectifs que d’affirmer la mise en cohérence nécessaire des moyens affectés à cette structure.

Nous souhaitons que notre Administration entende le bien fondé de nos demandes et qu’elle se position clairement. Il en va du bien-être et de la sécurité tant de ses personnels que des mineurs dont nous aurons la charge.

Ce mouvement est reconductible et illimité.

Contacts : 
M.MAPPAS Bertrand 0672896422 (Représentant CGT)
M.BERMOND Jean-Christophe 0660945242