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(2006) Conditions d’accueil des familles

Mise en ligne : 15 septembre 2006

Dernière modification : 10 octobre 2008

Texte de l'article :

AIDE AUX VICTIMES D’ERREURS JUDICIAIRES

AVEJ
33 Place de la libération
59660 Merville
E-mail avej@wanadoo.fr
 
Le 07.09.2006

Monsieur le Directeur
Centre Pénitentiaire
62965 Longuenesse Cedex

Monsieur le Directeur,

Ayant reçu de nombreuses remarques de familles de détenus, J’ai voulu vérifier par moi même la qualité de l’accueil au parloir famille de Longuenesse, qui dit on est exécrable.
Coté association "St Vincent" on vous offre le café, les enfants participent à un atelier de lecture, l’idéal presque sauf que interdiction est faite aux bénévoles de donner le moindre renseignement aux familles ( comment obtenir un parloir, à quelle heure faut il venir.....) cela est réservé à la chef maton ! 
Dès qu’arrive la surveillante, l’ambiance se crispe, se glace. Les noms des détenus sont égrenés un par un, comme jetés en pâture à la vindicte populaire, malheur à celui qui se fait remarquer.... Les remarques caustiques fusent en direction de ceux qui amènent des enfants (malgré le permis de visite accordé) la chef juge de tout, décide de tout, autorise ou interdit selon ses propres critères.
Quand à moi, j’étais bien sagement assis, dégustant mon café, quand ma présence fut remarquée, et illico presto, l’ordre me fut donné de quitter prestamment les lieux. J’étais hautement indésirable dans cette salle d’accueil, pourtant destinée aux visiteurs, aux familles...Je devais dégager !
Un peu d’humanité ne coute rien, un sourire, un bonjour plutôt que des cris et vociférations, apaiseraient l’angoisse des familles déjà éprouvées, par la situation qu’elles vivent, pourquoi rajouter de l’humiliation, du mépris ? Pourquoi rendre responsable ces familles du fait que leur proche soit incarcéré ? Pourquoi leur faire payer une situation qu’elles n’ont pas choisies, pas demandées. Y a t il une barrière, un clivage sociologique, les bons et les méchants, du racisme entre le monde des enfermés et le monde de la liberté ?
Voulant respecter la consigne, et surtout laisser la surveillante boire tranquillement son café, je quittais immédiatement les lieux. Et je remarquais que des grillages recouvraient les barreaux des cellules sur un coté de la maison arrêt. Les pauvres, la vie n’est déjà pas belle derrière des barreaux, mais avec l’ornement supplémentaire, la clarté ne doit plus être au rendez-vous. Une façon de se sentir encore plus enfermé...

EB
Secrétaire de l’Avej

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