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(2006) Bret Robert Sénateur : Rémunération des formations professionnelles des détenus

Mise en ligne : 3 janvier 2007

Texte de l'article :

Rémunération des formations professionnelles des détenus 

12 ème législature 
Question écrite n° 24391 de M. Robert Bret (Bouches-du-Rhône - CRC)
publiée dans le JO Sénat du 14/09/2006 - page 2392

 
M. Robert Bret attire l’attention de M. le ministre délégué à l’emploi, au travail et à l’insertion professionnelle des jeunes sur les graves conséquences de l’arrêt des crédits inscrits pour la rémunération des stagiaires.
Ainsi, la coupe franche du budget alloué par le ministère de l’emploi et de la cohésion sociale au CNASEA, organisme en charge des formations professionnelles implique l’arrêt des indemnisations de tous les stagiaires, et donc bien sûr des détenus, dans le cadre de leur formation professionnelle.
En prenant la décision de supprimer les revenus des détenus stagiaires, lesquels leur permettent de subvenir à leurs besoins et consécutivement, de supprimer inéluctablement de nombreuses formations en raison de la défection des prétendants aux stages, il estime que le Gouvernement prend l’exact contre-pied de ses promesses en matière de réinsertion sociale. En effet, les directions régionales des services pénitentiaires (DRSP), ne pouvant plus assurer les rémunérations des heures de formation, vont devoir supprimer de nombreux programmes de formation au détriment de la réinsertion sociale et professionnelle des détenus. Ainsi, le Gouvernement, en faisant le choix du tout enfermement, oppose un obstacle majeur à la lutte contre la récidive.
Car, est-il besoin de lui rappeler que « les personnes suivies par l’administration pénitentiaire conservent leur droit à la formation professionnelle » et que « les actions de formation professionnelle en milieu pénitentiaire font partie intégrante de la politique d’insertion menée par l’administration pénitentiaire » (circulaire du 2 juillet 2003)
Il l’informe que pour la région pénitentiaire de Marseille, les crédits du 2e semestre 2006 ayant été réduits à hauteur de 60%, la DRSP a donc pris la décision de continuer à rémunérer à taux plein les formations en cours, mais de ne pas initier celles pour lesquelles aucune rétribution ne serait finançable. C’est en moyenne trois actions de formations sur huit qui devraient être supprimées. Quant au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède, 50% des programmes de formation vont être arrêtés.
Par conséquent, il lui demande s’il envisage de revenir sur cette décision génératrice d’insécurité et de régression sociale alors qu’au final elle ne permettra que de substantielles économies.

En attente de réponse du Ministère délégué à l’emploi, au travail et à l’insertion professionnelle des jeunes