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(2005) GENEPI Galatée de Laubadère

Mise en ligne : 22 février 2007

Forum du 25/03/2005 avec Galatée de Laubadère
(présidente du Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi))

Texte de l'article :

question de : OUPS (postée le 28/02/2005 à 21h37)
> Les medias francais ont pousse de hauts cris au sujet des conditions de detention dans les prisons irakiennes, ne manquant la l’occasion de faire la morale aux infâââââmes americains. N’est-ce pas un tout petit peu grotesque, compte-tenu : 1. des faits consideres : positions obscenes, simulacre sexuels, qui tiennent plus du bizutage ("usinage" diront certains) que de la torture proprement dite. (cf. le passif francais en la matiere). 2. des pratiques en vigueur dans les geoles hexagonales. (je veux dire, en dehors des quartiers VIP) Ces dernieres etant infiniment plus proches qu’Abu Grahib, mais semble-t-il egalement, infiniment moins interessantes pour le gratte-papier gaulois de base. 

> Il est essentiel que nous demandions le respect des droits des personnes incarcérées dans tous les pays. Notre système est loin d’être idéal, cela ne doit pas nous empêcher de dénoncer ce qui se passe ailleurs. 
 
question de : jpbr (postée le 28/02/2005 à 21h29)
> Bonjour, Pouvez vous donner quelques éléments concernant l’évolution de la population carcérale en France et aux USA ces dernières années ainsi que sur les causes de cette évolution ? Merci.

> On observe deux différences principales entre les Etats-Unis et les pays européens : un taux d’incarcération très élevé par rapoort à la population totale, ainsi qu’un développement de la gestion privée des établissements pénitentiaires. Malgré tout, ces deux tendances se retrouvent aujourd’hui dans notre système français, dans des proportions moindre, avec l’augmentation du nombre de détenus et la gestion semi-privée de certains établissements.
 
question de : nassim (postée le 14/03/2005 à 22h56)
> quel courage que d’affronter la misère des prisons francaises

> Il ne s’agit pas tant de courage que d’une nécessité citoyenne de s’intéresser à ce qui se passe dans nos prisons. La réinsertion des personnes incarcérées doit tous nous concerner.
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 08h44)
> Où en est le programmation de construction et de rennonvation des prisons françaises ? Le gouvernement a-t-il tenu ses promesses ?
> Ce plan de construction de nouvelles prison fait suite à de nombreux autres. La construction de nouvelles prisons n’a jamais permis en France de régler les questions de fond qui concernent la prison : des mauvaises conditions de détentions, des difficultés de réinsertion, le faible développement des peines non privatives de libertés... 
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 08h44)
> Bonjour, Quel sont les principaux obstacles que vous rencontrez dans votre travail ?

> Intervenir dans un milieu clos n’est évidemment pas facile. Le principal "obstacle" dans la mise en place pratique de nos interventions est la prison elle-même, ses règles, son quotidien,son opacité... 
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 08h39)
> Quels sont vos rapports avec l’administration pénitentiaire ?
> Nous avons un partenariat avec l’administration pénitentiaire, qui nous autorise à entrer dans les établissements. Par ailleurs, le ministère de la Justice nous soutient financièrement. Au quotidien, les bénévoles de l’association sont en relation avec les personnels pénitentiaires pour la réalisation de leurs actions.
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 08h40)
> Pourquoi le Genepi est-il réservé aux étudiants ?

> Depuis sa création en 1976, le GENEPI a pour objet de mettre en lien des étudiants avec les personnes incarcérées, afin de créer un lien entre deux milieux qui n’avaient a priori pas grand chose à voir. Le GENEPI ne peut pas se dissocier de cette identité étudiante, qui est l’une des bases de notre association.
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 09h46)
> Avez vous parfois des difficultés à obtenir des autorisations pour travailer en prison ? Vous arrive-t-il d’être confronté à des responsables qui ne souhaitent pas vous voir avec les détenus ?

> Nous intervenons à ce jour dans 72 établissements pénitentiaires, sur les 188 existants. Dans chaque établissement il faut établir une négociation et un partenariat, cela prend parfois beaucoup de temps. Par ailleurs, pour avoir un accès en détention, les bénévoles sont soumis à une enquête de la prefecture de police.
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 09h37)
> Que pensez vous de l’instauration du bracelet électronique ?
> Le développement de peines non privatives de liberté est primordial, et nous devons le soutenir. Le code pénal précise d’ailleurs que l’utilisation des peines de prison doit se faire en dernier recours. Le bracelet électronique pose débat, son utilisation massive a fait l’objet d’analyses controversées en Angleterre notamment.
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 09h38)
> Le nom Genepi, c’est fait exprès ?

> Je crois bien oui...
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 09h34)
> Bonjour, Intervenez vous dans les centres fermés pour mineurs ? Si non, pourquoi et avez vous une idée de la situation dans ces centres ?
> L’association n’a pas encore de position sur la mise en place d’intervention dans ces centres éducatifs fermés, mais nous soutenons en priorité les mesures éducatives dans la prise en charge des mineurs. Les bénévoles sont présents au sein de nombreux quartiers pour mineurs dans les établissements pénitentiaires, et dans quelques foyers de la protection judiciaire de la jeunesse. 
 
question de : Internaute (postée le 23/03/2005 à 08h38)
> On dit que l’on trouve tout ce que l’on veut en prison. Comment s’organise les réseaux ? Comment se fait-il que les pouvoirs publics n’arrivent même pas à contrôler un milieu fermé ? J’ai vu que la police avait lancé une opération de contrôles surprises des visiteurs de prison. Que pensez vous de ces méthodes ? 

> Nous ne pouvons pas vous donner d’information concernant l’existence de tels réseaux. Au quotidien cependant, l’accès à des biens matériels rudimentaire est très contrôlé et coûte cher aux personnes incarcérées. S’ils existent, il faudrait donc plutôt se demander pourquoi. 
 
question de : Riologlagiste (postée le 23/03/2005 à 10h38)
> Bonjour. Dans quelles conditions les détenus peuvent-ils travailler ? Quelles sont les conditions d’emploi et de salaire ? Par qui et combien sont-ils payés ? J’ai vu récemment une pétition pour que les détenus bénéficient des minimums sociaux. Que pensez vous de cette initiative ?

> Toute personne détenue a en principe le droit d’accéder à un travail. Cependant, il existe beaucoup moins d’offre que de demande. Il faut préciser que le droit commun du travail n’est pas appliqué en détention et que le niveau des salaires est très bas, entre 6,5 et 12 euros par jours pour un emploi par le service général de la prison, et environ 24,5 euros par jour pour du travail fourni par des entreprises. L’application du droit du travail et l’obtention des minimas sociaux doivent être exigés, le droit commun doit s’appliquer à tous.
 
question de : Alexandre KADUR (postée le 24/03/2005 à 10h23)
> Pensez vous que l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement dans les prisons diminuerai le risque de recidive ? Le cas échéant, A quel type de détenus cette logique s’appliquerai ?

> Oui, c’est le but de notre action. Donner plus de possibilités aux personnes détenues de se former, d’obtenir des diplômes pendant leur incarcération et de conserver un lien avec l’extérieur peut permettre une meilleure réinsertion et donc de limiter le risque de récidive.
 
question de : Internaute (postée le 24/03/2005 à 14h34)
> le travail des étudiants du génépi ne rentre-t-il pas en "concurrence" avec celui des conseillers d’insertion et de probation. Travaillez vous avec eux ?

> Notre action n’entre pas en concurrence, le travail sur la réinsertion nécessite l’action de professionnels et de bénévoles, qui agissent en complémentarité et n’ont ni les mêmes buts, ni les mêmes fonctions.
 
question de : Internaute (postée le 24/03/2005 à 16h16)
> Quelle serait pour vous la prison idéale ? Existe-t-elle ?
> Nous ne cherchons pas à faire exister une prison idéale. L’idéal serait peut-être que notre société sache se réguler sans avoir recours à l’enferment.
 
question de : Internaute (postée le 24/03/2005 à 16h49)
> est ce que les victimes vont bien ?

> Notre action nous amène à mener une réflexion sur le sens de la peine, qui implique aussi une réflexion sur la prise en compte des victimes. 
 
question de : Gilles (postée le 25/03/2005 à 08h52)
> Le Genepi porte-t-il des jugements sur les politiques menées ? Pouvez vous faire un bilan de l’action de la droite en matière pénitentiaire depuis 2002 ?

> Le GENEPI prend position régulièrement sur les questions pénitentiaires. Les constats que nous pouvons dresser aujourd’hui sont entre autre une forte surpopulation carcérale, des conditions de détention déplorables, une prise en charge sanitaire insuffisante et un manque de moyens accordés pour la réinsertion. Tous ceci est préjudiciable tant pour les personnes détenues, que pour les personnels pénitentaires.
 
question de : Gilles (postée le 25/03/2005 à 08h50)
> Bonjour, comment les gardiens considèrent-ils généralement vos activités ?

> Les bénévoles et les personnels pénitentiaires sont en lien à l’occasion de chaque intervention en détention. La présentation respective de notre objet et de nos actions favorise une meilleure relation au quotidien. 
 
question de : Internaute (postée le 25/03/2005 à 09h46)
> Bonjour, J’aimerai savoir pourquoi si peu est fait pour établir et maintenir des activités dans des maisons d’arrêts ou des prévenues peuvent rester pendant des années avant d’être jugés. Il semble que le droit au travail ou aux études voir des activités sportifs ou culturelles sont un grand privilège. Quels sont les démarches à faire en tant que parents d’un (jeun) détenu pour le sauver de cette oisivité destructrice et démoralisante ? Quels sont les droits dans ce domaine d’une personne en maison d’arrêt ? Merci de votre réponse, Une maman inquiète 
> Les maisons d’arrêt accueillent la plupart des personnes détenues et sont malheureusement moins à même de permettre l’accès à des activités. Les SPIP (Services pénitentiaires d’insertion et de probation) sont responsables de la mise en place des activités, toute demande dans ce sens doit leur être adressée. Les critères autorisant une personnes à accéder à une activté ou du travail sont peu lisibles, il faut entrer en contact avec le conseiller d’insertion et de probation pour en discuter, et ne pas se décourager.
 
question de : Fiouze (postée le 25/03/2005 à 10h16)
> Salut Serait-il possible que certains détenus (ou leurs avocats ou encore une association de défense des droits de l’homme) puissent porter plainte pour traitement inhumains au regard de leurs conditions de détention ?

> En cas de traitement inhumains, des mécanismes de recours français et européens(Cour europénne des droits de l’homme) existent et doivent être utilisés à chaque fois qu’un tel cas est constaté.
 
question de : Internaute (postée le 25/03/2005 à 10h37)
> Quelles lois s’appliquent en prison : le droit commun (codes civil, pénal...), le réglement intérieur de la prison ou autres ?

> Une personne condamnée à une peine de prison ne doit subir en principe aucune autre restriction de ses droits. Le droit commun s’applique en prison, sauf lorsque des règles spécifiques sont édictées. La France est l’un des rares pays à ne pas être doté d’une loi pénitentiaire, ce sont donc en général des textes règlementaires qui régissent la détention.
 
question de : Internaute (postée le 25/03/2005 à 11h43)
> Quel est selon vous le grand chantier à lance en premier pour améliorer les prisons françaises ?

> L’instauration d’un contrôle extérieur et indépendant des prison est une des actions à mener en priorité, afin de rendre compte de la situation des prisons françaises et de pouvoir la faire évoluer. C’est la fin de ce forum, je suis désolée de n’avoir pas eu le temps de répondre à toutes vos questions. www.genepi.fr 
 
 Source : Nouvel Obs