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Date : 5-12-2004

(2004-15/11) Aggravation de la santé du gréviste de la faim

Mise en ligne : 4 janvier 2005

Texte de l'article :

Aggravation de la santé du gréviste de la faim Alexandre Yotopoulos -
 Il a été amené en urgence dans un hôpital de l’assistance publique

Hier, dimanche 14/11/04, à midi, au 30ème jour de sa grève de la faim,
A. Yotopoulos a présenté une violente aggravation de sa santé.
D’abord, il a été transporté à l’hôpital de la prison de Korydallos,
présentant une faiblesse physique aiguë, des dyspnées, et une tension et
un pouls très bas.
L’hôpital de la prison ne pouvant assurer son suivi médical, il a été
ensuite transféré à l’hôpital public (de Nikaia en Pirée).
Les premiers examens ont montré que tous ses organes vitaux sont dans un
état limite. Les médecins considèrent qu’il se trouve dans un état
critique, qui risque à tout moment de devenir irréversible.

Les premières réactions qui ont eu lieu :
1) Le comité pour la libération de Yotopoulos ainsi que des
collectivités et personnes qui le soutiennent dans sa grève de la faim
demandent dans un bulletin de presse  : « Que, même à cet instant très
tardif, les personnes compétentes prennent leurs responsabilités
vis-à-vis d’une personne condamnée arbitrairement et sans preuves à 21
perpétuités pendant un procès-opérette, une personne qui revendique la
levée de l’état illégal d’isolement, un droit minimum à pouvoir marcher
et un accès aux lieux communs de la prison. »

2) Un peu avant que Yotopoulos soit amené à l’hôpital, la commission
du Syndicat des avocats, compétente pour les droits constitutionnels a
publié un bulletin (ci-joint) où elle considère les revendications de
Yotopoulos « justifiées » et « légales ». Elle "dénonce sans détour
l’établissement de facto de " l’état d’exception de détention », et
déclare que "toute tentative de légitimation de cet état de choses est
inconstitutionnelle, illégale et inhumaine". Elle prévient que "chaque
tentative d’institutionnalisation a posteriori... serait non seulement
une violation de la Constitution grecque, mais aussi une violation des
conventions internationales, comme la Convention européenne des droits
de l’Homme ou le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques de l’ONU".

3) L’éditorialiste d’Eleytherotypia K. Tegopoulos, dans sa tribune
d’aujourd’hui, intitulée « Etat de Droit », constate qu’A. Yotopoulos
mène à juste titre la grève de la faim. Il remarque que « le
gouvernement et le Premier ministre sont responsables à titre personnel
pour toute violation des principes de l’état de droit ». « Il n’y a pas
d’autre solution pour Yotopoulos et les autres détenus politiques que la
levée des conditions exceptionnelles de détention" (ci-joint deux
éditorials de K. Tegopoulos)

4) Les réactions de notre comité ont eu un petit écho en Grèce. Le
journal Eleythérotypia a publié notre communiqué de presse (ci-joint) et
un résumé des deux lettres de Lucien Jedwab et de Daniel Meyer que je
vous joins.

5) Le 17 novembre, date de la révolte des étudiants de l’Ecole
Polytechnique, en 1973, contre la junte approche.
Le fêtera-t-on avec un prisonnier politique, lui-même résistant contre
la junte, dans un état proche de la mort ? Accepterons-nous qu’un
tribunal d’exception l’ait condamné à perpetuité au seul chef de
"responsabilité morale", qu’il soit détenu dans des conditions spéciales
constituant un régime d’exception, et ce alors qu’il crie son innocence
depuis son arrestation ? Serait-ce digne de la jeune démocratie grecque ?
Que veut-il ?
- Il veut faire entendre sa voix et sa révolte contre le sort décidé
pour lui ;
- il demande l’arrêt de l’isolement, il demande une cour de promenade
plus large, un accès aux espaces communs de la prison ; il demande que
soient levées toutes les entraves existant dans les contacts avec son
avocat, afin qu’il puisse préparer librement sa défense en vue du procès
en appel qui aura lieu dans un an ;
- il demande encore une fois que ses droits prévus par la loi soient
respectés...

6) Chaque communiqué, bulletin de presse et déclaration rapidement
envoyé à l’avocat de Yotopoulos, Yiannis Rahiotis : rachioti@otenet.gr
ou à notre comité : ilektrapetro@noos.fr, jean.malifaud.@fsu.fr
aiderait à une prise de position éventuelle de la part du gouvernement
grec en faveur de l’Etat de droit.
Plus d’informations sur le site
www.anti-securitaire.org

Pour le comité pour des procès équitables en Grèce
Electre Petropoulos et Daniel Meyer