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Date : 9-11-2003

1 Quelques définitions

Mise en ligne : 28 décembre 2003

Texte de l'article :

Afin de mieux comprendre les termes proposés dans notre problématique, on vous propose de les éclairer par quelques définitions. 

A ’ La prison

Baltard en 1829 dans architectonographie des prisons, définit la prison comme « une institution complète et austère. Elle doit être un appareil disciplinaire exhaustif, en prenant en charge l’individu dans sa totalité, son dressage physique, son aptitude au travail, son attitude morale ».
Mais la définition qu’on lui donne aujourd’hui, correspondrait plus a celle apporter par Le Larousse : « Etablissement où sont détenus les personnes condamnées à une peine privative de liberté ou en instance de jugement ». On peut trouver d’autres définition comme celle-ci : « la prison c’est la privation de liberté et rien d’autre. » En effet, les détenus doivent avoir accès à tous les droits non compatibles avec la privation de liberté, que ce soit l’éducation, les activités culturelles, artistiques ou sportives.

Dans son livre, surveiller et punir, Michel Foucault nous expose les premiers pas de la prison et son évolution. Les prisons sont devenus un endroit où l’on enferme toutes les personnes qui commettent une infraction. Mais d’où vient cette idée d’enfermer pour redresser ? « C’est la mise au point, du XVIe au XIXe siècle (et notamment avec le code pénal de 1810), de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois « dociles et utiles ». […] Son rôle était d’être une prise en gage sur la personne et non sur son corps. Surveillance, exercices, manoeuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d’assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s’est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l’armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline. »
La prison s’inscrit bien notre la lignée de notre société de surveillance et individualiste. La pénalité moderne ne prétend plus punir les crimes, elle veut réadapter les délinquants grâce à une réadaptation des corps et de l’esprit. 

Avec le temps, l’institution pénitentiaire perd de sa spécificité et de son rôle. A partir de 1984 et le programme 13 000, la prison fait entrée de plus en plus d’intervenants externes, tels que la médecine, la psychologie, la psychiatrie, l’éducation, l’assistance, prenant part dans la prise en charge des détenus. La loi du 22 juin 1987 concernant la mission de réinsertion de la prison « Le service public pénitentiaire participe à l’exécution des décisions et sanctions pénales et au maintien de a sécurité publique […], favorise la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire […], s’organise de manière à assurer l’individualisation des peines ». Le détenu est donc remis en contact avec la vie sociale. La sanction ne peut avoir un effet de réinsertion que si elle est la conclusion d’un processus satisfaisant et prenant en compte la personnalité du détenu.

En France, on compte 185 établissements pénitentiaires au 1er septembre 2002 soit une capacité de 47 933 places opérationnelles mais les chiffres montrent une surpopulation : 56 385 détenus dont 15 825 [1]. Entre 1983 et 1997, la France a connu une croissance carcérale de 39%.
Mais ne suffirait il pas de mieux prévenir au lieux de plus punir ?

B - Le stress.
Selon le dictionnaire Le Larousse « le stress est la réponse de l’organisme aux facteurs d’agressions physiologiques et psychologiques ainsi qu’aux émotions (agréables ou désagréables) qui nécessitent une adaptations (élément de la théorie du syndrome d’adaptation) ».

Hans SELYE définit le mot stress comme le taux d’usure progressif produit par la vie duquel on peut réduire au minimum ses conséquences dangereuses. Il parlera de « Syndrome Général d’Adaptation, c’est-à-dire que c’est la réponse physiologique de l’organisme face à une situation non programmée. » Des signaux d’alarmes sont émis par les tissus directement stressés allant du Syndrome Local d’Adaptation vers le centre de coordination du système nerveux et la glande endocrine. Il produit des hormones d’adaptation pour combattre l’usure et l’agression dans l’organisme. L’homme vit en état de stress permanent. « La houle berce la vie de l’homme, entretient sa vigilance, les tempêtes peuvent tuer ». Le stress physiologique est nécessaire au rythme biologique.

D’après l’index de Thomas Holmes (1967), échelle qui regroupe les évènements pouvant être stressants, la peine de prison comptabilise 67 points sur 100.

Quelle est aussi la relation entre le stress et les activités physiques ?
Le stress diminue avec l’augmentation d’une production endogène de morphine (endomorphine) par le cerveau au cours de l’exercice physique qui va agir sur les capteurs biologiques (viscéraux, musculaire, cutanés, articulaires, sensitifs…) soit en augmentant ou soit en inhibant la dégradation de la dopamine (hormone du plaisir). Les APS deviennent alors une source de plaisir, ce qui va entraîner une conséquence sur le cerveau psychologique et hormonal. De ce fait, il y a une régulation et une réduction du stress permanent.

C ’ La santé et le bien-être
On peut se demander aussi ce que signifient ces deux termes, souvent confondus. La santé, regroupe le bien-être. Selon l’OMS, « la santé est un état de bien-être physique, mental et social ». Alors que le bien-être est « un état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit »  [2] .

D ’ Le suicide
Le suicide est très lié à la montée du stress et de l’anxiété, surtout dans le milieu carcéral. Dans le « suicide » [3] DURKHEIM, le défini comme « tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat ». Il y a une relation de cause à effet entre les formes de déséquilibre du lien social et le taux de suicide. Les détenus se suicident à cause de leur peur de la liberté et de l’hypointégration. En effet, le taux de suicide en prison a augmenté, notamment chez les détenus en fin de peines. Le taux pour 10 000 détenus est passé de 11,81 en 1990 à 21,31 en 1998 et en 2003, on en note 50 [4].

E ’ Intégration et réinsertion sociale
Nous employons ces deux mots communément, mais que veulent-ils signifier ? Jean-Paul Génolini [5], définit l’intégration comme une réponse à l’exclusion sociale s’appuyant sur la normalisation, l’acceptation d’autrui et l’interaction. Et la réinsertion sociale est le fait de réadapter quelqu’un à la vie sociale.

F ’ Les activités physiques
Les activités physiques « comprennent toute forme de mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et résultant en une augmentation de la dépense énergétique au-dessus du métabolisme de repos. » (Comité scientifique Kino-Québec 1999). Murray, en 1988, explique qu’il y a différent motifs qui inciteraient à pratiquer des Activités Physiques et Sportives (APS) : construction, épanouissement, autonomie, divertissement, détente…
Les APS sont aujourd’hui liées au concept de santé. Depuis la fin du 19ième siècle, elles font référence aux valeurs coubertiniennes [6]. Aujourd’hui, on parlera plus de valorisation individuelle, d’insertion sociale et de canalisation des violences collectives. C’est devenu un espace de rencontre et de socialisation.

Après avoir expliqué les différents termes qui sont posés dans notre problématique, nous allons parler de la relation sport-prison. Cette relation n’a pas été souvent étudiée par les chercheurs.

Notes:

[1Voir Annexe I

[2Larousse p.362

[3En 1895

[4Chiffre obtenu sur le site prison.eu.org (à fin avril 2003 - chiffre à ce jour)

[5Conceptions de l’intégration sociale et projets en activités physiques adaptées

[6Hygiène, morale, courage, loyauté, dépassement de soi, d’esprit d’équipe