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Mise en ligne : 14 juin 2009

Texte de l'article :

INTRODUCTION

En 1995, une nouvelle molécule, la buprénorphine haut dosage (subutex®), obtient son Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) français. A travers l’ensemble du territoire elle va révolutionner la prise en charge du patient usager de drogues. Dès 1996, une circulaire de la Direction Générale de la Santé (DGS) ouvre la possibilité de poursuivre ou de commencer un traitement de substitution en prison, une porte s’entrouvre sur l’univers carcéral, c’est le « début de la fin » du sevrage obligatoire au moment de l’incarcération, et de son cortège de conséquences plus ou moins dramatiques, allant parfois jusqu’à l’overdose fatale. Désormais, de nouvelles perspectives thérapeutiques s’offrent au soignant en prison, celles-ci s’élargissent encore en 2002 avec l’autorisation donnée à l’ensemble des médecins exerçant en milieu carcéral d’initialiser des traitements sous méthadone. Malgré ces progrès manifestes, des problèmes persistent et de nouveaux se greffent, les équipes soignantes ainsi confrontées aux doléances du détenu-patient, aux exigences de l’administration pénitentiaire, et à leurs propres règlements, ont dû adapter tant bien que mal leurs pratiques quotidiennes. Douze ans après l’introduction des traitements de substitution en prison, nous nous proposons donc de faire le bilan de ces pratiques.

Objectifs
L’objectif principal est d’obtenir une photographie des pratiques professionnelles autour du patient-détenu au sein des unités médicales dans les différentes catégories d’établissements pénitentiaires. L’élaboration du questionnaire a donc découlé de la problématique suivante : quelle est la proportion de détenus substitués ? Quel est le contexte de la prescription ? Comment se passe la distribution ? Quelle continuité de soins existe à la libération ?

Matériel et méthode
Le questionnaire n’est inspiré d’aucune enquête pré-existante, je l’ai conçu à partir de réflexions issues de ma pratique quotidienne au sein de l’UCSA du Centre de Détention d’Uzerche, soumettant les versions successives à l’appréciation de collègues soignants exerçant en prison pour parvenir à la forme définitive.
L’ensemble des unités, UCSAs et SMPRs, ont été contactées au mois de juin 2008. Un fax, comprenant une lettre explicative et deux pages de questionnaire, a été envoyé à chacune. Préalablement, un contact téléphonique a été pris afin d’expliquer brièvement ma démarche et de prévenir de l’arrivée de la télécopie.