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Mise en ligne : 28 décembre 2003

Texte de l'article :

« Mon présent est entre un avenir qui n’existe pas encore et un passé qui n’existe plus »

 Voici comment les détenus voient leur vie en prison quand on leur demande de nous parler d’eux. Ils ne voient pas d’ouverture sur leur avenir. Communément, la prison est un lieu où personne ne fait le projet d’y vivre. Elle est redoutée, mais, malheureusement, de plus en plus, la prison est devenue une solution à tous les problèmes de notre société. Les détenus sont dans une situation d’incertitude sur leur avenir, d’attente de leur présent, de stress qu’ils ne maîtrisent nullement.

L’enfermement produit des effets sur leur sentiment d’identité, mais aussi des effets corporels provoquant des symptômes réactionnels tels que le stress, dépressions, anxiété... qui peut amener à l’acte ultime : le suicide.

L’emprisonnement correspond à un traumatisme psychique indéniable, par la rupture brutale du lien social qu’il entraîne. Il en découle une grande fréquence de passages à l’acte auto agressif puisque le corps reste bien souvent le seul moyen d’expression de ces hommes privés de liberté, qui ont perdu tous leurs repères.

 Mais la prison ne fait, qu’en enfermant, en rendant docile, que reproduire, quitte à les accentuer un peu, tous les mécanismes que l’on trouve dans le corps social. N’est elle pas à la fois enfermement, privation de liberté, punition mais aussi, et surtout, exclusion ?

Nous pouvons donc nous poser les problématiques suivantes :
Permettre aux détenus de faire une formation, de pratiquer des activités culturelles et sportives, ne serait-il pas une bonne solution pour permettre une meilleure réinsertion, pour réduire leur stress et faire chuter le nombre de suicide des jeunes en prison, de permettre une meilleure intégration sociale ? Est-ce que la pratique d’APS ne serait pas liée à un concept de santé et de bien-être ? Est-ce que l’utilisation d’un outil adapté permettra de déceler le stress chez les détenus et prévenir le suicide ?

 Nous partons de l’hypothèse que les détenus sont dans un lieu anxiogène et que les activités physiques peuvent les aider à diminuer le stress qu’ils ont emmagasiné lors de leur enfermement. Le questionnaire utilisé est un outil valide pour déceler les profils en détresse.

L’objectif de ce mémoire est de mesurer le stress et l’anxiété dans le milieu carcéral grâce à un outil (le questionnaire Barbelaine) adapté. Il permettra d’obtenir rapidement les facteurs de risques de stress et d’anxiété grâce aux items et de proposer par la suite des activités physiques adéquates.

Mais la difficulté de cette recherche a été de constituer un cadre théorique puisque il n’y a peu de littérature sur le problématique prison, stress et activité physique.

Dans le cadre théorique nous définirons dans une première partie les mots importants qui composent notre problématique. Puis nous intéresserons à la question : milieu carcéral, stress et activités physiques adaptées.